Amiens - samarobriva

Celui qui a inventé les contours de la France est mort en 511.

C'est, en effet, Clovis, dont on célèbre cette année le 1500ème anniversaire de sa disparition, qui a réuni en un seul royaume ce qui est devenu la France.

Sur ce sujet, la "Bible d'Amiens" de John Ruskin explique l'évolution de la dynastie mérovingienne.

C'est Marcel Proust qui traduit le texte avec ces termes:  

"Clodion, le chef des premiers Francs qui passèrent définitivement le Rhin, fraya son chemin à travers les cohortes irrégulières de Rome, jusqu’à Amiens dont il s’empara en 445.

Deux ans après, à sa mort, le trône à peine affermi tombe aux mains du tuteur de ses enfants, Mérovée, dont la dynastie commence à la défaite d’Attila à Chalons.

Il mourut en 457. Son fils Childéric, méprisé par les soldats francs est exilé.

Quand il revient, les Francs l’acceptent pour roi. La reine de Thuringe s’offre à lui comme épouse. Il la prit pour femme et leur fils est Clovis.

Childéric, en comptant son exil et son règne à Amiens, est roi en tout 24 ans, de 457 à 481"

Marcel Proust ensuite décrit la carte de John Ruskin qui situe le territoire en 481 : "A ce moment, quatre nations fortes et en partie sauvages forment une croix autour de ce centre mourant ( les Romains): les Francs au nord, les Bretons à l’ouest, les Burgondes à l’est, les Wisigoths de la Loire à la mer."

Clovis n’a que 15 ans quand il succède à son père, comme roi des Francs à Amiens. (481)

En l’an de grâce 500… le français d’Amiens est la forme royale et le parler du langage chrétien, Paris étant encore dans la boue lutécienne…

Ici près de la Somme qui doucement brille, règnent Clovis et Clotilde.

Et auprès du tombeau de Saint Firmin parle maintenant un autre doux évangéliste et la première prière du roi franc au roi des rois, il la lui adresse seulement comme au « Dieu de Clotilde ». 

La superposition des remparts d'Amiens à partir d'un plan de 1638 sur une photo satellite google montre l'étendu de la ville au XVI ème siècle.

La citadelle résulte d'une décision du roi Henri IV à la suite de la prise d'Amiens par les Espagnols en 1597.

Le nom de Samarobriva apparaît pour la première fois dans le livre de Jules César sur la conquête des territoires de la Gaule.

Alors que les armées romaines ont débarquées en Grande-Bretagne, César affronte le peuple qui occupe le pays bordant la Tamise.

Le chef celte Cassivellaunos oppose une forte résistance aux armées romaines mais finit par capituler en 54 av. J.-C.

La flotte romaine avait été partiellement détruite par une forte tempête alors que les vaisseaux étaient à l'ancre sur un rivage uni et découvert. César en avait confié le commandement à Q. Atrius.

"Il fit mettre les navires à sec sur la plage et après avoir tenu à Samarobriva l'assemblée des Gaules, il fut contraint d'établir les quartiers d'hiver de l'armée autrement que les années précédentes, et de répartir les légions dans diverses contrées parce que la récolte de cette année avait été peu abondante à cause de la sécheresse. Il en envoya dans les pays des Morins, sous les ordres du lieutenant C. Fabius ; une autre chez les Nerviens, sous le commandement de Q. Cicéron ; une troisième chez les Esuvii, sous celui de L. Roscius ; une quatrième, avec T. Labiénus, chez les Rèmes, près des frontières des Trévires ; il en plaça trois chez les Belges, et mit à leur tête M. Crassus, son questeur, L. Munatius Plancus et C. Trébonius, ses lieutenants"